Gazette de l’année 2022-2023

Cette page est la vôtre pour partager les bons moments de vos randonnées, se souvenir.

Si vous le souhaitez, Evelyne vous remercie de lui faire parvenir vos écrits surtout lorsqu’elle ne participe pas aux randonnées.

Mardi 30 mai. Une randonnée verte dans le seizième arrondissement parisien nous mène de jardin en jardin, d’ambassade en ambassade, de la place de l’Etoile à la place de la porte d’Auteuil. Nous longeons l’Avenue Foch, la plus large avenue de la capitale grâce aux jardins qui la bordent et rejoignons le square du Général Anselin. Là, des robiniers voisinent avec quelques érables, des bouleaux, des aubépines, qui serpentent entre les bandes de gazon rustique. Hélas de nombreuses chenilles processionnaires ont déjà pris possession des lieux. Nous entrons dans le square Claude Debussy en hommage au compositeur. Notre plus longue étape se situe dans les beaux jardins du Ranelagh, un vaste parc ombragé par une multitude d’arbres, marronniers, frênes, hêtres, … qui fut réaménagé dans la deuxième moitié du dix-neuvième siècle sous l’impulsion du baron Hausmann.  Une surprenante représentation de Jean de La Fontaine par l’artiste Corréia rend hommage à l’ancien maître des Eaux et Forêts devenu le fabuliste du corbeau et du renard si cher à tous les écoliers. Nous croisons l’allée Davia en hommage à la chanteuse et comédienne, l’allée du chanteur Jean Sablon, celle de la philanthrope et féministe française Avril de Sainte-Croix… Le seizième arrondissement regorge d’immeubles cossus cachés dans des passages privés appelés « villas ». C’est dans la villa du Beauséjour, le long des jardins, que nous découvrons des isbas implantées à la fin du XIXème siècle. Ces petites maisons en bois sont issues du pavillon russe de l’Exposition universelle de 1867. Michel Berger et France Gall y vécurent. La demeure du Président de la République Albert Lebrun est un peu plus loin sur le même boulevard. Les jardins du Ranelagh se prolongent par la petite ceinture, l’ancien tracé ferroviaire désaffecté en 1993. La nature y a repris ses droits et donne à voir un espace boisé assez dense.  C’est un petit corridor écologique à l’écart de la pollution des grandes avenues proches où les oiseaux et les plantes ont trouvé refuge et notre dernière étape de l’après-midi.

Jeudi 1er juin. Nous traversons le plateau du Mesnil-le-Roi pour admirer le panorama, au-delà de la Seine, prenant dans nos bras La Défense. Poursuivant dans la forêt du Mesnil, nous partons à la recherche des fabriques de l’ancien parc du château : la glacière, empreinte fraîche sous un dôme de verdure, la grotte dans laquelle nous pouvons nous asseoir, l’ancien parcours de la rivière l’arrosant. Nous la remontons jusqu’à sa résurgence, zone humide avec des lentilles d’eau, au pied des maisons construites à la place du château. Nous explorons la forêt avant de rejoindre l’Orangerie, seul bâtiment de l’époque du château. Une halte s’impose sur les chaises de toutes les couleurs décorant le jardin. Après vingt minutes de farniente, nous nous dirigeons vers l’entrée d’une autre glacière, en bordure de route. Toutefois, l’église ouverte nous attire au frais. Un tour dans la résidence privée pavillonnaire du château nous permet de découvrir une vaste dépression s’enfonçant dans la végétation de la forêt en contre-bas : une réserve d’eau ? à élucider car des rigoles d’écoulement s’y dirigent.

Lundi 5 juin. Partant à pied de la gare de Maisons-Laffitte, nous traversons le pont et notre groupe s’agrandit de Sartrouvilloises. Longeant la Seine, Sartrouville s’arrête où commence Cormeilles-en-Parisis. L’ancien site industriel des ciments fait place à la construction d’une marina. Les murs en béton se dressent, les arcades se dessinent, les routes se croisent et le pont de la marina est en place. Notre imagination rêve devant les affiches de la future ville hors la ville, Cormeilles-en-Parisis occupant le plateau. Une route réservée au chantier a été construite à flanc de colline, en lieu et place de deux bâtiments industriels. Le camion toupie a pris son élan pour la grimper. Nous le suivons des yeux, mais il a vite disparu dans les méandres de la falaise. Nos pas nous dirigent vers La Frette où nous faisons halte. Retour via le Vieux Pays de Sartrouville.

Mardi 6 juin. Le lac de Créteil d’une superficie de quarante hectares recouvre une carrière d’extraction de gypse et de graviers, active de 1940 à 1970, qui lui a donné sa forme allongée. Nous marchons le long de cette oasis de fraîcheur dans un cadre très urbain : d’un côté la ville avec la mairie qui domine le paysage, la préfecture et l’hôtel du département, de l’autre une butte arborée transformée en parc et base de loisirs. A la pointe du lac, un port circulaire longé par des arcades héberge cafés, restaurants et ateliers d’artistes. Une découverte intéressante pour beaucoup d’entre nous.

Jeudi 8 juin. Journée randonnée et pique-nique dans le parc du château de Versailles et les jardins musicaux. « Chaque année, à l’arrivée des beaux jours, le jardin du château de Versailles s’éveille et devient le théâtre d’une animation féerique. Dans les allées dessinées par Le Nôtre, les bassins et cascades donnent un spectacle majestueux dans lequel les fontaines bouillonnent et les jets d’eau s’entrelacent. ». Nous ne nous lassons pas de ce spectacle, avançant de bosquets en fontaines sous un grand soleil, admirant la mise en eau de trois bassins dont le bassin de Neptune et celui du Miroir. Nous pique-niquons dans le bosquet du Roi et nous offrons un café à la Girandole.

Lundi 12 juin. Place de l’Etoile, nous prenons le temps de contourner l’Arc de Triomphe par ses rues circulaires coupant toutes ses avenues, d’admirer au passage les monumentaux hôtels particuliers dessinés par Jacques-Ignace Hitorff au dix-neuvième siècle, de saluer Honoré de Balzac avenue de Friedland, d’évoquer, devant l’hôtel Salomon de Rothschild, son décès le 8 août 1850 et l’assassinat de Paul Doumer le 6 mai 1932. Nous découvrons l’église et le couvent des Dominicains au 222 rue du faubourg Saint Honoré et visitons dans son sous-sol l’exposition « Visages Virages » de Bruno Allain qui nous séduit. Rue Daru nous accueille l’église orthodoxe russe Saint-Alexandre Nevsky. Nous traversons l’élégant parc Monceau et rejoignons la place du général Catroux où s’élève l’hôtel Gaillard, un superbe petit palais de brique et de pierre qui fut le siège de la banque de France en 1919 et abrite, un siècle plus tard, le musée « la cité de l’Economie ». Nous y croisons Sarah Bernhardt et de nombreuses sculptures dédiées à la résistance contre l’esclavage dans le jardin de la Solitude. Nous traversons le square des Batignolles, pénétrons dans les églises Saint Charles de Monceau et Sainte Marie des Batignolles, dans le hameau des Batignolles. Place Saint Jean, un goûter corse nous est offert sur le parvis de l’église Saint Michel érigée dans le style byzantin au siècle dernier. Notre randonnée se termine sur la place de Clichy.

Mardi 13 juin. La Mérantaise est une randonnée qui débute à Gif-sur-Yvette et qui tire son nom du ruisseau affluent de l’Yvette. Nous longeons dès le début ces deux cours d’eau. La randonnée se poursuit en forêt qui nous protège de la chaleur. Nous affrontons quelques dénivelés en montée puis en descente. Nous errons entre deux départements : les Yvelines et l’Essonne. D’un côté Villiers-le-Bâcle et de l’autre Saint-Rémy-lès-Chevreuse, notre cœur balance… Nous optons pour Saint-Rémy, nous reviendrons en septembre pour explorer l’autre versant, l’endroit est tellement agréable.

Jeudi 15 juin. Quelle chaleur ! Longeant l’avenue Albine, nous humons les tilleuls en fleurs. Nous pénétrons dans la forêt par les Caves du Nord. L’ombre des grands arbres nous protège des rayons du soleil et une brise légère nous rafraîchit. Empruntant le sentier botanique, nous essayons de deviner le nom des arbres à la vue de leur tronc et de leurs feuilles avant de lire les indications de l’ONF. Balade instructive.

Lundi 19 juin. Ville d’Avray

Mardi 20 juin. Sur le plateau, le blé voisine avec le colza et les prairies où paissent les chevaux. Nous découvrons de curieuses arches de pierre qui émergent au milieu des champ : ce sont les restes d’un édifice qui supportait les treuils servant à lever les blocs de pierre par le puits de carrière. En effet, dans cette zone était extraite la « pierre de Saint Nom », utilisée pour la construction du château de Versailles. Une randonnée bien champêtre aux pierres de Chavenay !

Jeudi 22 juin. Partant de la gare, nous allons nous rafraîchir au bord de la Seine, prenant au passage les Sartrouvilloises qui ont franchi le pont. Un petit tour sur l’IIe de la Commune nous permet de découvrir le nouveau verger implanté au bout. Longeant le bord de Seine en direction du Mesnil, le chemin serpente entre les arbres d’ornement et les arbres fruitiers. Après les quatre heures de pluie du matin, les feuilles sont bien vertes et nous abritent de la chaleur. Même pas les pieds mouillés, tout s’est évaporé ! Tout comme nous.

Lundi 26 juin. Cet après-midi, nous partons à la recherche des créations architecturales d’Hector Guimard représentant emblématique de l’Art nouveau en France. L’Art Nouveau se reconnaît à la profusion des lignes courbes et par conséquent à la suppression des lignes droites, à la présence de nombreux détails d’ornementations et de décors s’inspirant du monde végétal et animal, aux vitraux. Il fut surnommé le style nouille par ses détracteurs. Hector Guimard, architecte né en 1867, dessina plus de 380 stations de métro entre 1899 et 1904 ; aujourd’hui il n’en subsiste que 66. D’autres constructions remarquables se sont maintenues dans le paysage parisien : immeubles, hôtels particuliers, villas… La grande majorité d’entre elles se retrouvent dans le 16ème arrondissement. Notre randonnée architecturale est surprenante : le moindre détail a son importance. Gouttières, balustrades, grillages, perrons, …. Nous prenons le temps de découvrir toutes les subtilités de ces constructions complexes où rien n’est laissé au hasard, tout est travaillé avec finesse et élégance.

Mardi 27 juin. Ancêtre de nos centres commerciaux, le charme unique des passages couverts parisiens nous transporte dans le dix-neuvième siècle. La galerie Véro-Dodat, à deux pas du musée du Louvre, est notre première étape. Les losanges noirs et blancs de son dallage en marbre compensent sa longueur limitée. Son plafond est orné de belles gravures ou vitré. De nombreuses boutiques très élégantes y ont pignon : ameublement, décoration, galerie d’art, instruments de musique, poupées anciennes… L’atelier-boutique de Christian Louboutin, créateur de souliers de luxe, se situe à l’une de ses entrées. Nous rejoignons la galerie Vivienne, le passage le plus luxueux de Paris. En 1970, Kenzo y avait organisé un défilé de mode. Royaume du prêt-à-porter haut de gamme, de la décoration d’intérieur, quelques librairies et collectionneurs y ont cependant trouvé refuge. Arrivés au niveau de la rue des Petits Champs, nous faisons un tour par la galerie Colbert, entièrement rénovée. Plus loin, nous atteignons le passage Choiseul, l’un des plus longs de Paris avec ses 190 mètres. Au niveau des grands boulevards, nous rejoignons le passage des Panoramas, le plus vieux passage couvert de Paris. Sa décoration est faite de vieilles enseignes et de luminaires d’époque. Arrière-cour de l’Hôtel des ventes Drouot, il abrite quelques boutiques de collectionneurs. Son propriétaire, l’Américain William Thayer, fit construire à l’entrée principale du Boulevard Montmartre deux grands panoramas, des rotondes avec éclairage dans laquelle furent installées des fresques peintes en trompe-l’œil, d’où son nom En 1816, on expérimenta dans ce passage l’éclairage au gaz public. En sortant, nous apercevons le passage Jouffroy qui date de 1846. Il fut le premier à être doté d’une charpente métallique, une révolution architecturale pour l’époque, et le premier également à avoir un chauffage au sol. Entièrement rénové en 1987, son élégance nous impressionne. Le musée Grévin y présente ses personnages de cire. Rue du Faubourg Montmartre, le passage Verdeau s’ouvre devant nous. Ne reliant pas deux boulevards, il n’a jamais été financièrement prospère. Sous une charpente entièrement métallique, cette galerie datant de 1847 regorge de librairies, antiquaires et vendeurs d’art. Sa construction est due à Monsieur Verdeau, qui mit en place la location de linge pour les hôtels, restaurants ou autres réceptions. A deux pas de la rue de Turbigo, le passage couvert du Grand-Cerf fut créé en 1825. Sa hauteur, près de 12 mètres, est l’une des plus importantes des passages parisiens. Sa structure en métal et fer forgé laisse une grande place à la lumière grâce à sa belle verrière. Nous y découvrons de jolies boutiques d’artisanat et des commerces de tricot, de luminaires…

Jeudi 29 juin. L’ultime randonnée de l’année 2022-2023 nous rassemble à Maisons-Laffitte. C’est l’occasion de se souhaiter un bel été après de si nombreuses journées passées ensemble. Un grand Merci à toutes nos animatrices et à tous nos animateurs qui, une fois encore, nous ont offert un programme riche et varié.